[En immersion 1/3] « La vie à bord n’est pas de tout repos ! »

04 avril 2024 Sous-marins Nucléaire

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Comment vit-on un essai en mer ? C’est la question que nous avons posée à Laurence, responsable navire armé adjointe, et Thierry, chef de chantier sur le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Duguay-Trouin, qui travaillent tous deux sur le site Naval Group de Cherbourg.

Ces deux collaborateurs ont passé quatre jours et quatre nuits à bord du sous-marin, une « aventure impressionnante », pendant une séquence d’essais en Atlantique. Laurence assurait le rôle de responsable Naval Group embarqué (RNE) : elle représentait Naval Group vis-à-vis de l’équipage, des représentants de la Direction générale de l’armement (DGA), du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et du représentant des essais de la Marine nationale. Elle avait par ailleurs la responsabilité de diriger l’équipe de spécialistes Naval Group à bord, dont Thierry faisait partie.
Lorsque l’on demande à Laurence comment se déroulait la vie à bord, on peut voir le sourire monter sur son visage alors qu’elle se remémore ses souvenirs. Ce n’était pas sa première plongée, pourtant, mais l’expérience n’en était pas moins exceptionnelle. Pour cette séquence d’essais, le Duguay-Trouin a accueilli 94 personnes, alors qu’il n’est conçu que pour un équipage de 63 marins. « Il ne faut pas être attaché à son confort ! », sourit Laurence. « L’équipe Naval Group était logée dans la soute à armes tactiques (SAT). La cafétéria était constamment occupée. Mais l’expérience n’en était pas moins exceptionnelle. Nous voulions tout voir, tout comprendre, pouvoir profiter de chaque instant passé à bord. Je travaille sur le programme Barracuda depuis 2005, c’est un aboutissement que de pouvoir embarquer et de voir le sous-marin fonctionner. »
La vie à bord n’est pas de tout repos. Entre découvertes passionnantes, essais dans un environnement très particulier et partage de l’espace de vie avec des presque inconnus, l’expérience aurait pu être difficile à vivre. « L’équipe a été très solidaire, sympathique et efficace », explique Laurence. Nos collaborateurs ont aussi partagé les exercices des marins, comme la maîtrise et l’extinction d’un incendie. Thierry raconte : « Pendant cet exercice, nous avons dû nous rendre dans la SAT et rester statiques avec des masques. J’ai voulu comprendre l’effort fourni par les marins, alors j’ai effectué quelques mouvements de gymnastique pour essayer de ressentir les mêmes sensations qu’eux. Conclusion : on a très vite chaud, du mal à respirer et la vision embuée... On comprend alors toute la difficulté à rester calme et efficace ! ».
Il y avait aussi des moments de grâce. Lors d’une remontée à la surface, Thierry a pu sortir et monter en haut du massif et voir les dauphins jouer avec le sous-marin sous le coucher de soleil. « C’était magique ! », témoigne-t-il. Laurence, quant à elle, en tant que responsable, dînait avec les officiers de l’équipage au carré commandant. « Ces moments étaient instructifs, l’occasion d’échanger sur les performances du sous-marin et sur nos contraintes et difficultés respectives, celles des marins dans l’exploitation du navire lors de leurs opérations, et celles de Naval Group dans les phases de construction et d’essais ».
Tous deux sont ravis de ces essais sous la surface de l’océan. Une expérience qui amène à mieux comprendre comment les marins utilisent le sous-marin, ce qui permettra à l’avenir de travailler à une conception encore plus adaptée à leurs besoins !