[Portrait] Alexandre, data scientist au CEMIS

Alexandre, le Data Scientist

07 juin 2022 Ressources humaines Innovation Story

Spécialiste en reconnaissance acoustique sous-marine par intelligence artificielle, Alexandre est data scientist au Centre d’expertise pour la maîtrise de l’information, des facteurs humains et des signatures (CEMIS) de Naval Group. Il conçoit des algorithmes d’intelligence artificielle (IA) pour reconnaître les sons qu’un sous-marin peut entendre au fond de l’eau.

Capables de distinguer à l’aveugle le bruit d’un dauphin de celui d’un navire de commerce, les « oreilles d’or » sont à l’analyse acoustique sous-marine ce que le « nez » est à la parfumerie traditionnelle : un métier difficile qui requiert une longue formation. En outre, chaque nouvelle génération de sous-marins élargit le spectre des phénomènes audios captés par des sonars toujours plus sensibles. Le besoin d’accompagner les marins dans cette tâche de reconnaissance acoustique est patent.

« Mon travail c’est précisément de concevoir un algorithme d’IA, intégré dans le système du bord, qui vient les soutenir dans leur mission de tri des sons, des plus dangereux aux non-menaçants », explique Alexandre Gensse. « Soutenir le marin signifie alléger les tâches qui peuvent s’avérer répétitives, en traitant ce qui est sans risque et ce dont on est sûr. Mais cela ne signifie pas remplacer l’humain ». Ses travaux comptent parmi les cas d’usage prioritaires identifiés par la Raid team de Naval Group, une équipe spécialement chargée de faciliter le déploiement de l’IA au sein du groupe.

Un mix science et technique

Ce métier de data scientist, Alexandre y est venu après une première expérience professionnelle en qualité d’ingénieur informatique au sein d’une société de services, sous-traitante de Naval Group. Attiré par cette science particulière de l’extraction de la valeur d’un jeu de données (le rôle du data scientist), il se forme alors « comme il peut ». « Il n’existait encore pratiquement rien, j’ai suivi quelques Moocs sur Internet et les cours à distance de l’Université de Standford qui m’ont valu ma certification, le must à l’époque ».

Naval Group l’embauche en 2019 au CEMIS. « Nos algorithmes sont issus du monde académique et nous permettent de reconnaître des formes sur des images, des bruits dans des signaux sonores. J’aime le mélange entre recherche académique et application aux besoins des marins. Un data scientist chez Naval Group n’a rien d’un chercheur fou qui travaille dans un labo déconnecté de la réalité. Nous nous devons d’être le lien entre la science et le besoin opérationnel. De ce fait, nous sommes à la croisée de la gestion de projets et de la technique, ce que j’apprécie car je souhaite garder cette discipline dans ma vie professionnelle. »